ARCHIVES NOVEMBRE/DECEMBRE 2008
ART









Diane Ozdamar

Je m’appelle Diane Özdamar, je suis née le 23 avril 1985, je suis étudiante en Design Objet à l’ENSAD et illustratrice et j’ai surtout beaucoup de mal à trouver ce que je pourrais dire sur moi… Je vais donc commencer par le début, à savoir d’où vient ma passion pour le dessin (ça risque d’être long, désolée d’avance). …

J’ai vécu à la campagne jusqu’à l’âge de 12 ans et demi, ce qui fait que j’ai été assez coupée du monde extérieur et que j’en ai profité pour me plonger dans une observation incessante de la nature en général et pour lire, peindre, faire de la musique, sculpter et dessiner.
Le lieu où je vivais était une grande propriété avec des bois, un lac, plein de champs, des chevaux, moutons, divers animaux… Une sorte de lieu magique pour l’exploration et pour l’invention de mondes intérieurs. J’inventais tellement de personnages, de lieux et d’histoires que j’ai ressenti le besoin de les exprimer visuellement pour ne pas les oublier.
À l’âge de 6 ou 7 ans, je me suis donc mise à créer de petits “magazines mensuels” (quelques feutres, un peu de gouache, une ramette de papier, le tout relié à l’aide de l’agrafeuse que je piquais en douce à mon père) qui relataient l’histoire d’une licorne ailée “Araccalia” et diverses étranges créatures hybrides.
Cet univers n’a pas cessé d’évoluer au fil des années mais il reste malgré tout cohérent : il s’agit majoritairement d’hybridations entre l’être humain, l’animal et la nature, sous des formes souvent assez sombres.

Par la suite, lors de mon déménagement (changement de ville pour mon entrée au collège), mon père m’a offert un chouette cadeau : un ordinateur ! Il avait installé Photoshop dessus.
Ne connaissant pas les possibilités offertes par ce logiciel, j’ai continué à employer des techniques de dessin traditionnelles. Mais cette application m’intriguait vraiment et je me suis décidée à la lancer, un jour d’ennui particulièrement profond. Et là, révélation !

En explorant les outils, j’ai vu qu’on pouvait dessiner, j’ai donc réalisé ma toute première peinture numérique : une copie de photo de voiture réalisée sous Photoshop 5, avec une souris à boule (j’avais alors 16 ans). J’ai dû y passer presque une trentaine d’heures, l’image ne dépassant pourtant pas les 600px x 320px, en 72dpi
Le résultat était médiocre, mais ma curiosité avait été piquée. À ce moment là, je découvrais aussi les salons de chat (pas encore les communautés artistiques) et j’ai beaucoup discuté avec plein de personnes différentes qui me proposaient de les dessiner dès que me présentais et parlais de mes passions. De fil en aiguille, je me suis entraînée avec ma fidèle souris et je pensais avoir atteint un bon niveau. J’avais alors 18 ans et quelques problèmes d’ego (crise d’adolescence difficile suite au décès de ma mère, du coup j’oscillais entre le “je suis géniale” et “je suis nulle”)
C’est exactement à ce moment là qu’un de mes amis du lycée (merci à toi Clément ! ) m’a fait découvrir la communauté artistique en ligne GFXArtist.com.
Étant toute fière de mon nouveau savoir (et étant surtout dans un jour d’ego surdimensionné), je me suis mis en tête d’aller crâner un peu sur le site et… j’ai eu droit à un démontage en règle.
Ça m’a tellement vexée que j’ai complètement arrêté la peinture numérique (mis à part quelques horribles dessins dont je n’étais jamais satisfaite) et que je me suis plongée corps et âme dans le dessin et la peinture traditionnelle. Mais ces critiques ont eu pour effet de me rendre perfectionniste et d’éveiller chez moi une grande soif d’apprentissage. J’ai recommencé à oser poster des images sur GFXArtist en 2005. Il s’agissait de dessins au crayon à papier. Les critiques étaient cette fois-ci bien meilleures, beaucoup plus encourageantes et m’ont donc motivée à tenter de me dépasser.

J’ai beaucoup dessiné, mon but de l’époque étant d’être élue “Elite Artist” sur ce site (ce qui représentait pour moi une sorte d’idéal). Entre-temps, mon père m’avait offert une tablette graphique pour mon anniversaire, à laquelle je n’avais pas touché. Le statut “Elite Artist” ayant été atteint trop rapidement à mon goût, j’ai décidé de me remettre à la peinture numérique, en 2006 (j’avais pris goût au challenge).
Mais, cette fois-ci, grâce aux critiques reçues sur mes dessins au crayon, j’étais devenue beaucoup plus exigeante et je suis allée jusqu’au bout de ce que je voulais. J’ai adopté une méthode de peinture numérique assez proche de la peinture traditionnelle (très peu d’utilisation de calques, voire pas du tout, mélange des couleurs à l’aide de brosses et non pas de l’outil doigt, etc…) Ma première “vraie” peinture numérique a été pour moi une réelle révélation : j’ai absolument adoré peindre et c’est rapidement devenu un besoin vital.

À la même période, j’ai découvert les œuvres de grands artistes numériques (Anry, Craig Mullins, Linda Bergkvist, Philip Straub, etc…)
Leurs œuvres m’ont émerveillée et en même temps motivée à travailler autant que possible pour essayer de me rapprocher de leur niveau.
Je me suis inscrite sur diverses communautés artistiques en ligne, j’ai peint tous les jours, demandé des critiques, etc… j’ai appris à me faire un “œil” en ce qui concerne la peinture numérique.

Aujourd’hui, je suis toujours aussi insatisfaite de mes travaux et j’essaie de progresser, encore et toujours. J’espère que ça ne s’arrêtera jamais ! Le processus même de création est beaucoup plus attrayant que le fait de terminer une image, c’est une sorte de drogue dont je ne peux plus me passer.
Je ne crois pas au talent, mais à ce que j’aime appeler les “3P” : Passion, Pratique et Patience. Lorsqu’on est assez passionné, je pense qu’il est possible d’aller assez loin dans l’apprentissage.

Qui suis-je, mis à part une acharnée du dessin et de la peinture numérique ?
Je suis aussi chanteuse dans un groupe de métal (Syllia), claviériste à mes heures perdues, amoureuse de cinéma (surtout les nanars occultes de série Z !), de lecture (tout ce qui est de type fantasy, science-fiction ou tout simplement profondément geek), des rats (j’en ai 3 actuellement, mon premier rat étant malheureusement parti rejoindre les anges), pas sportive du tout (trop dangereux !), férue de trolls et discussions en tous genres, adepte de jeux de mots vaseux qui ne font rire que moi et gourmande invétérée.

Mes influences :
La nature avant tout ! Mais aussi beaucoup de grands maîtres de la peinture et divers artistes numériques et traditionnels d’aujourd’hui (H.R. Giger, Brom, Linda Bergkvist, Craig Mullins, Wojtek Siudmak…)
La musique m’influence aussi énormément, j’ai diverses playlists que je choisis en fonction de mon humeur.
J’aime particulièrement Katatonia, A Perfect Circle, Marilyn Manson, Deftones, Sigur Ros, The Album Leaf, VNV Nation, Infected Mushroom, iamx, Loreena McKennitt… (la liste est très longue donc je m’arrête là).

http://dianeozdamar.over-blog.com/